Gommer.
Je crois bien que tout est fini. Je crois bien que je n'ai plus envie de combattre. Je crois bien que je n'ai plus la volonté de survivre. Je crois bien que la vie que je mène est absurde. Je crois bien que rien ne se profile à l'horizon qui me fasse avancer. Je crois bien qu'il est temps de renoncer. Je crois bien que je n'ai plus envie de ça. Que je n'ai plus envie de rien.
J'aspirais à l'amour fusionnel le plus total. J'aspirais à des échanges humains ennivrants, exaltants, enrichissants. J'aspirais à la douceur, à la bonté. Je rêvais de donner la vie. De partir en voyage. De savoir dessiner, jouer de la musique, chanter, danser.
Mais tout est si sombre. J'ai vécu trop de souffrance en vingt-et-un ans, plus que je n'aurais pu en supporter dans toute ma vie. Je n'ai aucun lien, aucune attache, aucun désir. Je n'ai plus plus de corps, plus de rêves, plus de répit.
Je vais juste effacer l'esquisse de moi qui s'est égarée parmi le monde des vivants. Gommer l'erreur que je suis. La vie m'a déclarée inapte.