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Mademoiselle en filigrane
Mademoiselle en filigrane
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25 avril 2009

Tu sais bien...

Tu sais la douleur de s’éveiller chaque matin dans un flou de terreur vague.  Tu sais l’impossibilité d’aller prendre une douche quand on s’est couchée toute habillée, incapable de se dévêtir après le poids d’une journée de plus. Tu sais l’errance d’un café bu gorgée par gorgée accompagné d’une cigarette. Et puis la nécessité impérieuse de regagner son lit au plus vite. Tu sais le soulagement de retrouver la chaleur de la couette, de se lover en priant pour que le sommeil revienne au plus vite. Tu sais les pensées qui tournent et retournent dans la tête. Ce qu’il faudrait faire, ce qu’il aurait fallu faire, ce qu’il faudra penser à faire, ce qu’il faudrait penser à dire. Tu sais qu’il faudrait sortir de ta bulle. Tu sais que tu es la seule à y pouvoir quelque chose et qu’en même temps tu n’y peux rien. Tu sais que tu devrais prendre des pilules magiques, mais elles sont loin loin loin, hors de portée de ta main, si près mais pourtant si loin. Tu sais qu’il faut s’accrocher, tu le sais on ne cesse de te le répéter. Et pourtant tu n’as plus la force. Pas l’énergie de mouvoir ce corps inerte qui pèse si lourd. Lourd, lourd , lourd. Engourdi par la fatigue, ensommeillé de cauchemars, accablé d’angoisses. Ce corps qui te torture, tu sais le mal au dos, le mal au ventre, le mal à la tête, le mal de vivre. Tu sais qu’il faudrait travailler, tu sais qu’un jour personne ne sera plus là pour te relever. En fait tu sais qu’il n’y a déjà personne pour te relever. Et puis tu sais qu’ils vont disparaître tous un jour, que toi aussi tu vas disparaître, mais tu n’en à rien à faire. Tu disparais déjà dans la brume de tes pensées circulaires et sans issue. Tu sais que là maintenant il faut se reprendre, se ressaisir, se relever, et puis repartir, comme si de rien n’était. Mais tu ne peux plus, tu ne pourras plus jamais, tu es liée à la mollesse de ton matelas, à la chaleur de ta couette, à l’engourdissement de tes membres endoloris, au répit que tu crois trouver en dormant. Et pourtant plus tu attends, plus il sera dur de reprendre la vie en chemin, tu le sais ça,. Les autres avancent, les autres se projettent, les autres rient, les autres pleurent. Et toi tu gis inerte et les regarde défiler au loin ces étrangers. Ton monde est clos, personne ne peut y rentrer, il a ses clés que toi-même ne connais pas. Tu sais qu’il faudrait te laver, ils sont sales tes cheveux, et ça commence à te gratter. Et puis il faudrait que tu écoutes les douze messages en absence sur ta messagerie. Tu sais bien que tu as mis ton téléphone en silencieux, tu ne peux tout simplement pas répondre, et puis cette sonnerie te paralyse, te rappelle que tu es là sous la couette à faire semblant de dormir pendant que la vie continue de défiler sans toi. Tu sais le travail que tu as à faire, tu sais que là cette fois si tu laisses tomber, plus personne ne te suivra. Indigne de confiance, tu le sais, d’ailleurs tu sais bien que plus personne ne te fait confiance. Et puis tu rêves que tout cela s’achève, tout seul, pace que tu n’as même pas la force d’y mettre fin toi-même.

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Commentaires
T
J'aurai aimé que toi non plus tu ne le ressentes pas.<br /> J'ai commencé à écrire, un peu. Je crois qu'en posant de mot je serai peut-être un peu moins à la dérive. On verra bien ! ^-^<br /> MOUAK
M
Je ne sais que te répondre. Si ce n'est le soulagement de me sentir moins seule. Je ne te connais pas, et pourtant tu es là, tu existes, et tu partages ce que je ressens. Je préfèrerais bien sûr pour toi que tu ne le partages pas mais... merci de ton mot. merci... du courage.
T
Le mal de vivre et de faire semblant de vivre. <br /> J'en suis au stade ou j'ose pas prendre de vacance même si je me réveil tout les mains en retard parce que j'ai peur de penser à Lui de trop près. Je me fuis en faite en toute conscience. J'aimerai me débrancher, stop, pause, pouce.<br /> Et les autres ils projettent, ils grandissent, ils sont peut-être simplement heureux de vivre. Dis comment je fais pour être autant en désaccord avec moi ? C'est sûrement qu'avec le temps j'ai bien appris à faire semblant.<br /> Pouce.<br /> Prend une douche, rendors toi et dérive avec http://www.youtube.com/watch?v=i_-SCylNVQ8<br /> <br /> Merci, ça sors un peu tout ce que je resens que je n'ai absolument pas le courage d'écrire, parce qu'écrire c'est déjà trop affronter.<br /> <br /> Courage <3
Mademoiselle en filigrane
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